La Semaine de sensibilisation au don d’organes et de tissus se tenait du 24 au 30 avril 2022. Pour l’occasion, j’avais prévu depuis deux mois d’essayer de faire un grand coup médiatique. Je voulais faire parler de mon histoire pour éventuellement me trouver un rein, et je voulais également faire avancer la cause des Québécois en attente de don d’organes. Si j’étais pour me créer une tribune, je ne voulais pas le faire que pour moi.
J’avais d’abord contacté mon ami Marc, qui travaille en relations publiques. Je voulais des conseils pour maximiser mon impact, et ne pas mettre de l’énergie dans le vide. Avec le peu d’énergie que j’ai, fallait que ça serve! Grâce à lui, j’étais prête à tout envoyer aux médias une semaine avant la semaine de sensibilisation. Je voulais parler de deux solutions à la pénurie d’organes au Québec. Merci Marc! ♥
Ceux qui m’ont donné la chance d’en parler et les résultats
J’ai eu une très bonne réponse de la part des médias! J’ai eu la chance d’être interviewée à la radio par Patrick Lagacé au 98,5, Barbara Leroux à Radio-Canada et finalement en écrit par Roxane Trudel au Journal de Montréal. En réponse à ça, les gens ont été extraordinaires! J’ai reçu vraiment plein de messages de soutien, qui ont aidé à remonter mon moral. J’en avais besoin; j’ai l’humeur vraiment bof depuis plus d’un mois. :/ Le soleil et les messages aident, mais il reste que je suis vraiment inquiète de devoir attendre encore des années avant d’obtenir une greffe.
Le résultat de la semaine: un peu d’espoir pour ma famille
J‘ai aussi reçu quelques messages de gens prêts à explorer un possible don vivant de rein pour moi. Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive; depuis le début de ma quête de recherche de reins, vous êtes plus d’une dizaine à m’avoir contacté dans ce sens. À date, ça n’a pas pu fonctionner, pour diverses raisons propre à chaque personne. Je me compte déjà chanceuse de me dire que ma prise de parole permet aux gens d’en apprendre plus sur le don vivant, et de réfléchir à ce qui est bon pour eux. ♥
Merci à tout le monde qui y pense et qui se renseigne! Je garde espoir qu’un jour, ce sera la bonne! On saura dans quelques semaines si une des personnes qui m’ont contactée cette semaine veut continuer le processus après avoir reçu toutes les informations. Je serai alors appelée pour prendre une prise de sang pour vérifier la compatibilité avec un donneur potentiel. Évidemment, même si nous sommes compatible, rien ne garanti que la personne ira jusqu’au bout avec sa démarche, qui prend environ un an. C’est la vie; chaque personne décide ce qui est bien pour soi et c’est très bien comme ça! (clin d’oeil à la décision Roe C. Wade qui risque d’être annulée aux États-Unis)
Le don croisé
Je rappelle que bien que ça facilite un peu le processus, il n’est pas nécessaire d’être du même groupe sanguin que moi pour m’aider à recevoir une greffe avec un don vivant. Il existe ce qu’on appelle des dons croisés; une personne qui a un donneur non compatible avec elle peut recevoir d’un donneur de quelqu’un non compatible avec son propre donneur. On peut faire des chaines comme ça avec jusqu’à 10 personnes dedans, et ça permet d’aider beaucoup de monde d’un coup! Pour en apprendre plus sur le don d’organes et le don croisé, cliquez ici et regardez la capsule 4!
Qui appeler si on réfléchi à donner un rein de son vivant
Si jamais vous souhaitez explorer une possible compatibilité avec moi, vous pouvez appeler à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, au 514-252-3400 pst 1275. L’équipe là-bas est extraordinaire et va prendre le temps de répondre à vos questions. Si vous souhaitez commencer le processus, ils vous inviteront à une formation de 4 heures, pour bien comprendre bien tout ce que ça implique pour vous. Vous pouvez vous retirer du processus de greffe à tout moment, même lorsque la date de l’opération est planifiée. Il est important que ce soit le bon choix pour vous! L’équipe là-bas saura vous appuyer dans toutes les démarches. Pour en apprendre sur le parcours d’une femme extraordinaire qui a donné un de ses reins cette année, cliquez ici.
Quoi faire pour en finir avec la pénurie d’organes du Québec
S’assurer que notre don d’organes après notre mort se réalise
Je voulais profiter de la Semaine de sensibilisation pour parler des dernières statistiques de Transplant Québec, qui coordonne le don d’organes au Québec. En 2021, 26% des familles ont refusé de donner les organes de leur proche décédé malgré leurs volontés écrites de le faire. Il est donc super important de parler de ses souhaits posthumes avec sa famille et ses proches pendant qu’on le peut. Ils pourront ainsi être au courant et pourront suivre vos vœux. Le moment du décès n’est pas le bon moment pour leur faire faire ce choix-là, ça doit être clair dans leurs têtes bien avant.
Il est possible que vos proches ne comprennent pas pourquoi vous voulez le faire. Ça peut également créer de bonnes discussions sur vos raisons de vouloir faire le don de vos organes. Qui sait? Peut-être encouragerez-vous d’autres personnes à sauver des vies aussi! Chaque geste compte, comme je le répète dans toutes les sphères de ma vie! 🙂
Le consentement présumé
En général, on permet le don d’organe de donneurs cadavériques (après leur mort, c’est le terme médical) lorsque la personne a exprimé son désir d’être donneur de façon écrite. Mais ce n’est pas la seule façon de faire qui existe.
La Nouvelle-Écosse a mis en place en 2021 le consentement présumé, qui est une pratique fonctionnant à l’envers de ce qu’on connait. On présume plutôt que toute la population est d’accord au don d’organes, et ceux qui ne le veulent pas peuvent s’inscrire à un registre pour faire connaître leurs souhaits. C’est simple à mettre en place; un registre en ligne et des campagnes dans les médias pour bien expliquer le don d’organes. Et l’an dernier, ça a fait passer le nombre de donneurs d’organes de 20 à 28* (lien en anglais).
* Cliquez ici pour mieux comprendre pourquoi le nombre de donneurs potentiels est si bas
Pour signifier votre accord à ce changement de paradigme en lien avec le don d’organes au Québec, vous pouvez signer cette pétition. Elle sera déposée à l’Assemblée nationale du Québec le 5 juin 2022. Parlez-en également autour de vous, plus on est, plus on sera entendus!
Mon état post-grosse-semaine
Je suis complètement crevée! 😛 J’ai de la misère à me concentrer, j’échappe pleins de choses, je fais pleins de dégâts dans la maison! 😛 Ça m’a pris des jours finir cet article, qui parle pourtant de choses que je connais hyper bien.
Mais ça a valu la peine. Je suis contente des discussions qui ont eu lieu grâce à mes efforts, et je croise les doigts pour un éventuel donneur!
À bientôt, et merci d’être là 🙂
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