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10 conseils pour reprendre la forme après une greffe de rein

5 mois et demi après ma greffe de rein, je considère avoir presque retrouvé ma forme physique d’avant la maladie! Pourtant, mon insuffisance rénale m’a obligé à cesser de travailler et de m’entraîner pendant plus de deux ans. J’ai envie de partager avec vous comment j’ai fait pour en arriver où je suis maintenant!

L’exercice physique est une des choses que je suis le plus contente d’avoir retrouvé après la greffe. Ça aide non-seulement mon corps à se sentir bien et plus fort, mais ça augmente également mon bien-être mental. Il y a tellement de bienfaits qu’il serait fou de s’en passer!

Avant ma greffe, j’arrivais à aller marcher quelques fois par semaine, sans pouvoir faire plus. Maintenant, je peux déjà faire des dizaines de kilomètres par jour, participer à une classe de power yoga et faire de l’elliptique à presque la résistance maximum! Comment j’ai fait, et qu’est-ce que je ferais de différent? Voici une liste de 10 conseils pour reprendre la forme après une greffe de rein!

1- En parler à son équipe médicale

Évidemment, la première chose est d’en parler à votre équipe médicale avant de commencer une nouvelle activité sportive, surtout les trois premiers mois et si vous avez des complications particulières. J’ai demandé l’avis de mon équipe médicale avant chaque nouveau sport, jusqu’à ce qu’on me dise qu’il n’y avait plus aucune chance que je blesse le greffon ou que je me blesse. Une greffe, c’est un cadeau inestimable, et il ne faut pas prendre de chances, même si on rêve de bouger plus à nouveau!

Les consulter est l’étape la plus importante et j’en parlerai tout au long de cet article. Personne ne sait mieux que votre équipe de greffe ce qui constitue un risque ou pas pour vous. Aucun conseil que je peux donner n’est aussi bon que les leurs, et je ne connais pas votre condition précise. Je n’ai pas de problème cardiaque et ne connais pas les recommandations dans ce cas, non plus. Je ne peux que vous donner ma propre expérience et espérer que ça aide à faire la transition vers une nouvelle vie active! N’hésitez pas à leur poser des questions: ils sont là pour vous aider dans toutes les étapes physiques de votre nouvelle vie, surtout les premiers mois.

2- Commencer par marcher les deux premiers mois

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Photo by Humphrey Muleba on Pexels.com

Pendant les trois premiers mois, on doit absolument laisser le temps à notre corps de récupérer. Les deux premiers mois sont encore plus critiques. On vient de vivre une chirurgie majeure et la plaie n’est pas encore complètement refermée. C’est sans parler des plaies à l’intérieur du corps autour de votre nouveau rein et de votre vessie. En plus, vous avez sûrement un double J installé entre votre nouveau rein et votre vessie afin de s’assurer que ce conduit reste ouvert pendant la cicatrisation des tissus. Marcher est bien suffisant pour votre corps pendant ces deux premiers mois.

Allez-y progressivement pour les marches à l’extérieur. Commencez avec un 5 minutes de marche, par exemple. Si ça se passe bien, augmentez le temps d’une minute. Ne faites pas comme moi qui, deux semaines après la greffe, marchait 40 minutes à l’extérieur 😉 J’ai étiré ma récupération physique en en faisant trop, et je ne le recommande vraiment pas.

Si vous avez un parc plat près de chez vous, profitez-en pour aller prendre un bain de nature! Ça aide mentalement à la récupération. 🙂

Attention! Si après quelques semaines, vous ressentez encore beaucoup de douleur (j’étais à 6/10 un mois et demi après l’opération), c’est peut-être que vous marchez trop! Pour certaines personnes, la douleur part après quelques jours. Pour moi, puisque je marchais le plus possible pour retrouver la forme, la douleur a duré beaucoup plus longtemps. J’ai dû prendre une semaine sans marche pour laisser le temps à mon corps de vraiment guérir, ce que ma bonne intention de marcher beaucoup ne permettait pas. Si vous sentez de la douleur à la marche, parlez-en à votre équipe médicale.

3- Pas de musculature abdominale pendant les 3 premiers mois

Mon équipe de greffe m’a bien avertie de ne pas faire de musculature abdominale pour les 3 premiers mois. On veut laisser le temps de bien guérir à toutes les plaies, internes et externes. J’ai retardé la reprise du yoga à cause de ça, puisque c’est non-seulement un sport de souplesse, mais également de musculature.

4- Commencer par un sport sans impact

Après les deux premiers mois, si la marche se passe bien sans douleur et avec l’accord de votre équipe médicale, vous pouvez commencer des sports sans impact (elliptique, vélo stationnaire, etc.). Pour ma part, j’ai commencé avec l’elliptique, et ça s’est vraiment bien passé. La marche extérieure et l’elliptique furent mon exercice pendant le troisième mois de récupération. Commencez à un niveau de résistance très bas pour essayer. Encore une fois, on prend notre temps! Commencez avec un 5 minutes. Si ça se passe bien et sans douleur, augmentez le temps d’une minute. J’en parle plus dans le conseil #5!

person on elliptical trainer
Photo by Pixabay on Pexels.com

Attention! La natation est proscrite jusqu’à ce que votre équipe de greffe vous l’autorise, puisqu’on ne veut pas que la ou les plaies de l’opération ne s’infecte au contact de l’eau de piscine et des bactéries qu’elle contient.

5- Planifier la progression et y aller lentement

Cette étape est très importante et en toute honnêteté, je ne l’ai pas assez faite. Quand ça se passe bien, il y a un risque de vouloir en faire plus, et de vouloir forcer plus. Dans mon enthousiasme, j’ai souvent passé au niveau supérieur trop tôt puisque ça allait bien. À cause de ça, même si je n’avais pas eu de douleur pendant l’entrainement, j’ai parfois eu des douleurs qui duraient quelques jours et qui m’empêchaient de m’entrainer pendant ce temps.

Je recommande de commencer à la plus faible résistance (max 15% de résistance) un 5 minutes la première fois que vous en faites. Si vous avez de la douleur, arrêtez et parlez-en à votre équipe médicale. Si vous n’avez pas de douleur, vous pouvez faire le 5 minutes au complet.

Le lendemain, augmentez d’une minute seulement. Si ça fait mal, arrêtez et reprenez le lendemain avec une minute de moins.

Après deux semaines si ça se passe sans douleur, vous devriez être à maximum 15 minutes d’entraînement, commencez à augmenter la résistance. Faites au-moins deux séances à la même résistance sans douleur avant de passer au prochain niveau. Augmentez soit le temps ou soit la résistance lorsque vous vous entraînez; évitez de faire les deux. Ce qu’on veut, c’est progresser lentement mais sûrement.

Douleurs diverses possibles

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Photo by Ann H on Pexels.com

Il est aussi possible que d’autres parties de votre corps vous fassent mal lors du retour à l’entraînement. Mes genoux étaient douloureux assez souvent. L’hypothèse de ma médecin était qu’un retour à l’entraînement relativement rapide (j’ai sauté quelques étapes, parfois, dans l’augmentation du temps et de la résistance) créait cette douleur. En effet, 3 mois après le retour à l’entraînement, je n’ai presque plus jamais mal aux genoux. Ils devaient se renforcer avant de redevenir efficaces.

Il y a aussi des chances de réveiller d’anciennes blessures. Dans tous les cas, si vous sentez une douleur pendant un entraînement, arrêtez et attendez d’en parler à votre équipe médicale avant de recommencer!

En gros, l’important, c’est d’avoir un plan raisonnable et de le suivre. De ne pas aller trop vite. De l’ajuster selon la réponse de votre corps. Et si nécessaire, d’accepter que notre corps ne va pas à la vitesse qu’on veut. On veut renforcer notre corps, pas le blesser. Et pour ça, il faut prendre son temps. Ça va venir, soyez patients! (et si ça va mieux pour vous, tant mieux! 😉 Mais prenez votre temps quand même, ça va venir bien assez vite de toute façon!)

6- Écouter votre corps

J’en ai parlé beaucoup au point 5, mais si vous avez de la douleur au ventre ou au greffon, arrêtez tout de suite! Même si vous êtes juste en train de prendre une marche, prenez le chemin le plus court pour revenir à la maison. On ne prend pas de chances avec la récupération.

Après un temps, mon équipe de greffe m’a dit que je pouvais continuer malgré la douleur, que ce n’était plus dangereux. Je me suis fiée à eux pour vraiment commencer à m’entraîner plus, et ça a bien fonctionné et a été très sécuritaire!

7- Boire beaucoup d’eau

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Photo by Lisa Fotios on Pexels.com

Boire de l’eau est important dans la vie de tous les jours et lorsqu’on fait de l’exercice en général. C’est encore plus important lorsqu’on a des problèmes rénaux ou si on a reçu une greffe de rein. Si on devient déshydraté, il est plus dur pour notre seul rein fonctionnel de filtrer notre sang. Si on est souvent déshydratés, des dommages permanents au greffon peuvent survenir. Comme nous n’avons qu’un rein fonctionnel, il faut absolument en préserver la fonction; il n’y en a pas un autre pour prendre le relai au besoin!

En entraînement et même lors d’une marche, on transpire plus que normalement. Il est donc nécessaire de boire plus d’eau puisqu’on en perd plus. Prévoyez toujours au-moins une bouteille d’eau pour vos séances physiques, et assurez-vous de bien les boire! Vous pouvez d’ailleurs demander à votre équipe de greffe combien de litres d’eau vous devriez boire par jour, car les recommandations ne sont pas toujours les mêmes pour tout le monde.

8- Se reposer suffisamment entre les séances d’entraînement

Souvent, on n’a pas pu s’entraîner pendant longtemps avant une greffe de rein, ce qui implique que les entraînements de départ sont particulièrement demandants pour le corps. Assurez vous de planifier et de prendre des journées de repos entre vos journées d’entraînement. Bien dormir est également crucial, car c’est pendant le sommeil que notre corps se répare et s’adapte à sa nouvelle réalité!

9- Si vous avez développé du diabète de greffe, être prudent

Pour plusieurs personnes greffées, les médicaments anti-rejets peuvent causer un diabète de greffe. C’est d’ailleurs mon cas! Avant la greffe, mes taux de sucre étaient tout à fait normaux, et dès que j’ai pris la prednisone, j’ai commencé du diabète.

Lors d’entraînement, il m’est arrivé souvent de faire des hypoglycémies. C’est fréquent lors d’exercices puisque ça utilise nos réserves de sucre et fait donc baisser le taux de sucre dans notre sang. Ce qu’on veut éviter, c’est de tomber dans le coma à cause d’une hypoglycémie. Votre équipe de greffe et possiblement un endocrinologue doivent vous aider à gérer votre glycémie au quotidien.

Avec le temps et avec mon équipe médicale, j’ai développé différents trucs pour éviter ce scénario. Avant un exercice, je vérifie mon taux de sucre avec mon glucomètre pour voir si je dois prendre une collation rapide avant de commencer. Je mets du jus de fruits dans mon eau pour une absorption rapide de sucres. J’amène des collations lors de mes sorties à vélo et j’amène mon glucomètre pour pouvoir mesurer mon taux de sucre si je ne vais pas bien. Bientôt, je vais parler à une nutritionniste pour m’aider à gérer le sport et mon diabète. Si je ne me sens pas bien durant un entraînement, j’arrête et vais mesurer ma glycémie. Je fais encore parfois des hypoglycémies, mais j’apprends en en parlant avec mon équipe et en mesurant mon taux de sucre aux moments appropriés.

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Photo by Nataliya Vaitkevich on Pexels.com

Mon message est que le diabète est sérieux s’il n’est pas contrôlé. Il est important d’en prendre compte dans votre vie active post-greffe si vous l’avez nouvellement développé!

10- Recommencer à vivre!

Si votre équipe médicale est d’accord et que les trois-quatre premiers mois sont passés, gâtez-vous! C’est le temps de recommencer à vivre! Ça fait tellement du bien et on devient si fiers de soi de remonter la pente!

Avant de commencer ou recommencer un sport, parlez-en à votre équipe médicale. Certains sports ne sont pas recommandés pour les greffés rénaux, surtout puisque le greffon est situé si près de la peau et est très vulnérable aux contacts (ex.: le rugby et le football américain sont des sports qui me sont interdits). Si vous avez la Maladie polykystique rénale, ces sports sont encore moins recommandés puisqu’il y a un risque de faire éclater les kystes lors de contacts violents.

J’espère que mon expérience et ces conseils vous ont aidés à planifier un retour à la vie active et à l’entraînement. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’écrire sur mes réseaux sociaux ou dans les commentaires plus bas!

À bientôt,

Judith – La guerrière MPR

Reine guerriere fond blanc

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