Vous le savez, j’attends avec impatiente depuis 2 ans la greffe de rein qui va se dérouler le 1er décembre. J’ai deux buts avec ce blog. Premièrement, parler ouvertement de mon parcours, afin que ceux qui vivent la même chose se sentent moins seuls. Deuxièmement, je veux montrer notre réalité à ceux qui ne peuvent que l’imaginer.
À l’approche de la date, je me dois d’être honnête avec vous. Aujourd’hui, je vous parle des émotions moins le fun qui prennent involontairement plein de place dans ma tête actuellement.
Une greffe, c’est gros. La vie de greffé, c’est pas toujours drôle. Et vu mon manque d’énergie pour faire des activités, j’ai beaucoup trop de temps pour penser à ce qui pourrait aller mal. Et je ne vais pas très bien.
La gestion de risques, pas une très bonne idée actuellement!
Ma job dans la vie, c’est d’être conseillère en amélioration continue. Une des parties de mon travail, c’est la gestion de risque. Je suis donc habituée à penser à tous les risques possibles et à faire des plans au cas où que ça se passe mal.
Ma phrase fétiche: Planifier pour le pire, espérer le mieux (Plan for the worst, hope for the best). Mais faire ça avec sa santé en jeu, c’est vraiment pas le fun. Ça m’amène dans toute sorte de scénarios terrifiants et il n’y en a pas beaucoup que j’ai le goût de vivre! En plus, j’ai une tendance anxieuse. Rien pour m’aider actuellement…
Comprenez-moi bien, j’ai hâte à la greffe! Si elle pouvait se faire demain matin, je la ferais sans hésiter (ben je ne la ferais pas moi-même, mais laisserais volontier le chirurgien la faire :P). Mais en attendant, je stresse à la maison. J’ai peur que ça se passe mal. Que la vie d’après ne soit pas meilleure. Assez pour essayer de ne pas penser. Assez pour me sentir vide.
J’haïs ça ne pas avoir de contrôle sur ma vie.
Les trois choses qui m’aident à passer à travers
La première chose qui m’aide vraiment, c’est la présence de mon conjoint à mes côtés. Il est toujours là pour m’écouter et me prendre dans ses bras, et ça me fait un bien fou. Je le sais que mes peurs sont irrationnelles – ou du moins que je n’ai pas de contrôle sur ce qu’il se passe et que ça se sert à rien d’y penser. Peu importe combien mes peurs sont irrationnelles, Thierry m’écoute, me laisse pleurer, et me ramène au présent. Tout ça, sans me juger puisque ça ne sert à rien de stresser. Il comprend que je ne fais pas exprès et que j’ai juste besoin d’être entendue, et pas nécessairement rassurée. Il me fait un bien énorme et ma vie est tellement meilleure puisqu’il est dedans! He’s my rock, comme on dit en anglais.
La deuxième chose qui m’aide, c’est de penser à mon donneur. Il me donne un rein, comme ça, juste pour aider. Il choisi de se faire opérer pour sauver ma vie. Comment est-ce que je peux avoir peur quand lui fait tout ça avec autant de courage! Je ne peux pas vraiment chiailler sur l’opération, c’est vraiment ce que je veux et ce que j’ai besoin, et quelqu’un le fait pour moi. Penser au courage de mon donneur me solidifie et m’aide à relativiser.
J’allais dire que la troisième chose qui m’aide, c’est moi-même et ma tête dure, mais honnêtement je suis pas mal fragile cette semaine. Mon courage est encore là, en moi, mais je réalise que j’ai surtout le courage de faire, et peut-être pas beaucoup le courage d’attendre 😛 Je peux facilement ramasser mon courage et me mettre en action vers un objectif, mais ne rien faire me fait ca-po-ter. J’ai besoin d’être dans l’action. Me reposer ne me rend pas zen pantoute!
Ce que je peux faire pour aller mieux
Grosse surprise, je pense que j’ai besoin d’un projet. Je ne vais pas essayer d’écrire un livre au complet, mais je vais essayer de faire 15 minutes par jour. Si je n’y arrive pas, c’est correct, mais au-moins je tends vers un objectif que je veux atteindre. J’ai BESOIN d’un objectif qui n’est pas qu’attendre!
Je sais bien que mes émotions sont valides même si elles sont irrationnelles. Je sais aussi que je ne dois pas les garder en dedans, même si j’aimerais mieux ne pas admettre qu’elles existent parce que maudit, je la veux tellement la greffe et j’aimerais être excitée à l’idée de la suite. Une fois nommées, mes émotions pèsent moins lourd pour un temps. Je vais donc continuer d’en parler, et j’ai un rendez-vous avec ma psychologue jeudi.
Ça va bien aller. Je voulais vous montrer le côté dark de l’attente jusqu’à l’opération. J’espère qu’avoir écrit ici va m’aider aussi un peu.
Je veux juste aller bien, mais ce n’est pas toujours facile 🙂
À bientôt!
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1 thoughts on “L’anxiété et la peur avant le changement de vie”